En se libérant des supports traditionnels de la peinture et en effectuant des travaux sur des plaques de cuivre, Christine Gurtner renoue avec la peinture du XVIIème siècle. La peinture sur plaque de métal apporte une brillance toute particulière à la couleur, une lumière qu’elle reflète grâce à la particularité du support qui éclaire les aplats de l’intérieur. Mais elle bouscule aussi cette tradition puisqu’elle peint à l’acide, utilisant les accidents de l’exécution de l’oeuvre comme les gouttes d’acide écrasées sur la plaque, ou lorsqu’elle applique volontairement l’acide qui attaque le cuivre et lui donne une teinte vert-de-gris que l’artiste affectionne particulièrement. Ces pièces, volontairement inachevées, portent la marque de la vitesse d’exécution, du présent, de l’inachevé. L’artiste y exprime l’instant fugace de la création, sa liberté aussi. La morsure de l’acide sur la plaque est une expression en tant que telle. En contrebalançant l’académisme de l’oeuvre, la morsure de l’acide exprime toute la modernité du travail de Christine Gurtner.